Noël Mboumba, le Judas Iscariote du clan Brice Laccruche Alihanga ?

A la surprise générale, les autorités judiciaires gabonaises ont décidé mercredi d’accéder à la demande de mise en liberté provisoire de l’une des victimes de l’opération scorpion : Noël Mboumba. L’ancien ministre est ainsi la première personnalité poursuivie pour corruption à bénéficier d’une telle mesure que réclame pourtant en chœur ses compagnons d’infortune. Et pour cause, l’ancien taulard dit avoir beaucoup coopéré avec la justice pour sauver sa peau. Laissant ainsi Brice Laccruche Alihanga et ses anciens amis de l’AJEV dans leur tourmente carcérale. Noël Mboumba est-il le Judas Iscariote de l’ancien puissant directeur de cabinet d’Ali Bongo en disgrâce ?

Noël Mboumba aurait-il vendu ses anciens amis de pouvoir à la justice pour sauver sa peau ? La question est revenue en boucle hier après la conférence de presse qu’il a tenu à Libreville, quelques heures seulement après sa sortie nocturne de prison. A en croire l’ancien pensionnaire de la prison centrale de Libreville, il aurait été traité « humainement » par ses geôliers contrairement aux allégations « mensongères » de ses anciens amis emprisonnés.

Noël Mboumba (droite), Brice Laccruche et Tony Ondo Mba à leur arrivée en prison le 13 décembre dernier

Il aurait donc été traité normalement. Un « traitement » qui n’a pas empêché ce dernier de réclamer sa mise en liberté pour n’avoir plus à vivre la belle vie de la prison que n’ont pas ses compagnons d’infortune. Mais Noël Mboumba ne s’est pas arrêté là dans ses contradictions. Il a presque remercié les autorités judiciaires et les saints de l’avoir conduit en prison puis de l’en avoir sorti !

Mieux ; après que le régime l’ait emprisonné durant trois mois, l’homme a juré « fidélité et loyauté » à Ali Bongo après l’avoir pourtant trahi pour ainsi dire avec Brice Laccruche Alihanga. Une preuve que la présidence gabonaise est étroitement liée à cette opération scorpion lancée aux trousses des proches de Brice Laccruche Alihanga, accusés aussi d’avoir fomenté un soulèvement des populations contre le régime demi-centenaire de la famille Bongo sur le Gabon. De quoi bien rester songeur sur cette affaire aux nombreuses ramifications juridico-présidentielles.

Surtout que Noël Mboumba a bien reconnu les faits qui lui sont reprochés. Sa défense dans cette affaire est qu’il aurait ainsi été instrumentalisé par des « personnes qui ont profité de leur position dominante pour me conduire à poser des actes contraires à la loi ». C’est cet argument d’infantilisé qui a séduit le procureur de la République André-Patrick Roponat et l’agence judiciaire de l’Etat pour ne pas s’opposer à sa mise en liberté. Là ou ces instances se refusent à accorder le même traitement aux autres Ajeviens. Deux poids, deux mesures !

Rappelons que Judas Iscariote est selon la tradition chrétienne, l’un des douze apôtres de Jésus de Nazareth. C’est cet intime de Jésus qui aura facilité son arrestation par les grands prêtres de Jérusalem qui le menèrent ensuite devant Ponce Pilate. Un parallélisme qui n’est pas loin de la situation de l’ancien ministre du Pétrole, membre rapproché de la gouvernance de Brice Laccruche Alihanga. Noël Mboumba l’a ainsi lâché à la face du monde. Même si à sa décharge, Brice Laccruche Alihanga à la différence de Jésus de Nazareth, n’est aucunement le Messie !

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