Phase II du confinement au Gabon : Allègement ou restrictions ?

Phase II du confinement au Gabon : Allègement ou restrictions ?

Le Gouvernement d’Ali Bongo s’est exprimé vendredi. Il a clairement signifié au peuple gabonais son mépris des libertés fondamentales de la République : la liberté de conscience, d’opinion et de libre circulation. Ce système a signé cette indignité en instituant l’inégalité comme moyen de contrôle du peuple.

Soyons très transparent et clair : l’état sanitaire du pays ne justifie en aucun cas les mesures annoncées ce jour. Nous ne sommes plus sous la menace directe de la pandémie, tous les indicateurs le montrent. Chaque gabonais et chaque gabonaise le savent. Les grandes démocraties, pourtant bien plus atteintes dans leur chair par la maladie, n’ont même pas penser imposer de telles mesures.

Soyons tous aussi précis, parlons en vérité : le pouvoir d’Ali Bongo, ce gouvernement, veut faire basculer le Gabon dans une société de contrôle des consciences et des individus.

Le pouvoir piétine la liberté de conscience, la liberté de culte qui en fait partie. Il veut ficher les croyants en instaurant un laisser passer obligatoire et l’enregistrement de ceux qui participent au culte quels qu’ils soient.

Le système a peur de notre liberté, mes frères et sœurs. Il a peur de notre émancipation. Il a peur de notre capacité à nous élever, à nous réunir. Le pouvoir veut vous contrôler.

Pourquoi enregistrer les participants aux cultes alors qu’ils ne pourraient être que 30, alors que de tels contrôles ne s’opèrent pas à l’assemblée nationale ? Existe-t-il une immunité parlementaire au Covid19 au Gabon ?

Pourquoi mettre en place toutes ces contraintes, si ce n’est pas pour nous empêcher d’exercer notre liberté de conscience et de croyance ?

Pourquoi limiter à un culte par semaine, si ce n’est pour nous séparer ?

Les figures du pouvoir ne s’empêchent pas de se mettre en scène pour distribuer l’aumône, sans même un simple geste barrière, et en utilisant l’argent qui n’est pas le leur ! Ils voyagent comme bon leur semble sans toutes ces restrictions.

Mais voilà que pour nous empêcher tous un peu plus, ils instaurent la pire des formes de ségrégation : la ségrégation économique. Qui pourra payer le test, pourra exercer sa liberté. Qui ne pourra pas, en sera privé ! Aucune Nation digne de ce nom n’a osé faire cela contre son peuple. Même les plus pauvres. Même les plus touchées.

Ne tombons pas dans le double piège qui nous est tendu :
D’abord les représentants des cultes, comme d’autres leaders du Gabon, ont assumer de négocier, d’ajuster les cultes. Le gouvernement n’a jamais tenu un seul de ses engagements.

Le gouvernement voudrait pouvoir jouer contre nous et chacun d’entre nous, d’une réaction irréfléchie. Il gagnerait tout autant si les leaders dont je fais partie se taisaient et revenaient sur leur parole.

La situation exige de prendre pleinement nos responsabilités. D’abord pour les leaders de conscience, les leaders qui se reconnaissent éclairés et voulant s’engager à redresser le Gabon : ceux-là, quel que soit leur parti, leur obédience ou leur position, doivent assumer. Le peuple regarde, le peuple retiendra.

Aucun citoyen, aucun de nos frères et aucune de nos sœurs n’est en meilleur situation pour se dresser. Le peuple et la Nation gabonaise choisiront les voies de son refus et de l’exercice de ses libertés.

Je veux dire clairement que pour ma part j’assumerai mes responsabilités. Je ne me cacherai pas. Je ne renoncerai pas.

Je souhaite voir les autres leaders agir ensemble dans cette direction. Je veux dire à tous les gabonais : n’ayez pas peur ! C’est eux qui vous craignent !

Mike Jocktane

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